Le pétrole, vaste sujet, d’ailleurs le 9 janvier 2019 l’Arabie Saoudite l’un des membres de l’OPEP et pays exportateur de pétrole indiquait publiquement l’état de ses réserves de pétrole à 268,5 milliards de barils de réserves facilement exploitables selon DeGolyer and MacNaughton (D&M).
Grâce aux statistiques annuelles des membre de l’OPEP, les réserves d’or noir de la planète sont plus transparentes et l’on en connait mieux l’état aujourd’hui.
Bien que l’Or Noir soit très utilisé de nos jours, de nombreux pays réfléchissent à réduire, limiter leur dépendance à l’Or Noir voire même d’ici 2030 bannir complètement son utilisation dans certains secteurs.
C’est le cas de la France, en effet, Nicolas Hulot annonçait le 9 juillet 2018 la fin des véhicules thermiques dans toute la France d’ici 2040 en passant par la disparition du diesel et de l’essence dans les grandes villes à horizon 2030, puis dans un second temps dans les territoires ruraux.
L’OPEP et les réserves de pétrole dans le monde
L’OPEP - (Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et en anglais Organization of Petroleum Exporting Countries (OPEC)) - est une organisation intergouvernementale au sein de laquelle est géré tout ce qui concerne la production, le prix et les droits de concession pétrolière.
A la tête de l’OPEP siège depuis le 1er août 2016 l’ancien patron de la compagnie nationale des hydrocarbures du Nigeria (NNPC), Mr Mohammed Barkindo.
Contrairement aux idées reçues, l’Arabie Saoudite n’est pas le premier pays avec les plus grandes réserves de pétrole. Le Venezuela arrive en tête avec 302,8 milliards de barils soit 24,4% des réserves totales mondiales.
Arrive ensuite l’Arabie Saoudite, à la seconde place avec ses réserves estimées à 263,2 milliards de barils.
Et pour compléter ce trio de tête, L’Iran occupe la troisième place avec 155,6 milliards de barils.
La suite du classement est :
- L’Irak avec 147,2 milliards de barils
- Le Koweït avec 101,5 milliards de barils
- Les Emirats Arabes Unis avec 87,8 milliards de barils
- La Russie avec 80 milliards de barils
- La Libye avec 48,4 milliards de barils
- Le Nigéria avec 37,5 milliards de barils
- Les Etats-Unis avec 32,8 milliards de barils
A noter que la Libye représente 3,3% des réserves mondiales prouvées dans le monde et que le Nigeria représente non seulement 2,55% des réserves mondiales de pétrole mais il reste également le premier pays africain producteur de pétrole.
Bien que seul deux pays Africains apparaissent au top 10, deux autres pays africains sont également présents mais dans le top 20, il s’agit de l’Algérie en quinzième position avec 12,2 milliards de barils suivie de l’Angola avec 8,4 milliards de barils.
Entre réserves et extraction/production – la donne change
Avoir les plus grandes réserves de pétrole ne veut pas dire être le premier producteur ou exportateur de pétrole.
Les coûts d’extraction sont élevés, aussi bien que le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole, il est en revanche le 10ème pays producteur et donc l’impact sur le marché Vénézuélien est quasi nul.
En revanche côté Arabie Saouidite, la donne est différente puisque le coût d’extraction de pétrole en Arabie Saoudite serait parmi le moins cher au monde à seulement quatre dollars et une réserve estimée à 70 ans d’exploitation.
Pourtant l’Arabie Saoudite n’est pas le premier producteur mondial de pétrole avec ses 10,6 millions de barils par jour en 2018, d’ailleurs compte tenu de son volume de production, il lui resterait environ 70 ans d’exploitation.
L’Arabie Saoudite étant en 3ème position des pays producteurs de pétrole, en tête arrive les Etats-Unis et la Russie avec respectivement 11, 6 millions de barils par jour en 2018 ce qui porte à 8 ans le reste de réserve des USA et à 19 ans pour la Russie.
Avec la montée en puissance de la Chine, l’Inde et les autres pays en voie de développement les réserves de pétrole vont rapidement s’amenuiser.
C’est d’ailleurs pour cela que les Etats-Unis ont d’ailleurs depuis quelques années cherché des alternatives pour moins dépendre du pétrole à travers le gaz de schiste non sans controverse.
Pays Exportateurs de pétrole et difficultés économiques
Quand on connait le prix de l’Or Noir et la demande associée, on peut se demander comment les pays détenteurs de réserves, producteurs et exportateurs peuvent être en aussi grandes difficultés économiques comme le Venezuela par exemple mais pas uniquement.
Nous pouvons citer également, L’Irak, La Libye, Le Nigéria… alors certes pour les deux premiers, la guerre a fortement affaibli ces deux pays mais qu’en est-il des autres ?
Prenons par exemple le Venezuela déclarée en « défaut partiel » et dont la dette fait planer le risque de faillite. Alors il y a certes la crise politique, le PIB à 18% en 2018, une hyperinflation surréaliste de 1.350.000%, selon le FMI (Fond Monétaire International), la mortalité infantile ne cessant de croître…
Au niveau mondial, la croissance des économies modernes est le fruit du principe de la spécialisation. Concrètement qu’est-ce que cela veut dire ? Et bien que chaque pays privilégie le ou les secteur(s) d'activité sur lequel ou lesquels il estime avoir un avantage concurrentiel par rapport aux autres.
Mais la spécialisation a ses limites puisque poussée à l’extrême elle entraîne le déclin économique des pays comme le Venezuela et d’autres d’ailleurs.
Mais pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que lorsqu’un pays fait reposer ses richesses exclusivement sur ses ventes de pétrole et compte tenu des fluctuations du prix du baril en fonction des marchés financiers, les recettes budgétaires des pays producteurs d’Or Noir deviennent dépendantes de ces fluctuations et donc la croissance économique instable.
Ainsi lorsque le prix du baril baisse, le budget des pays exportateurs baisse en parallèle. Ceci représente les limites du principe de spécialisation ou l’inexistence d’autres leviers économiques sur lesquels faire reposer l’économie des pays les exposent aux fluctuation du marché.
Il semblerait que les pays plus « démocratiques » seraient moins touchés par ce principe de spécialisation.
La fin de l’Or Noir annoncée à 2040 ?
Compte tenu de la demande de plus en plus croissante et de la production qui n’est pas intarissable, pour rappel, le Venezuela étant le pays ayant la plus grande réserve n’est pas le plus grand producteur de pétrole.
La demande dépassera dans les prochaines années l’offre, d’ailleurs l’épuisement des stocks est annoncé à horizon 2040 avec un risque de pénurie dès 2025 d’après l’AIE (L’agence Internationale de l’Energie).
En parallèle d’une demande supérieure à l’offre s’annoncent des fluctuations drastiques en termes de coût avec des hausses des cours du baril promettant d’être spectaculaires.
Il faut donc dès à présent penser à l’après pétrole et réfléchir aux alternatives réalisables et accessibles pour tous et par tous.
Le défi est encore plus grand pour les pays dépendant du principe de spécification qui devront non seulement penser à combler leur retard de développement mais également revoir leur modèle économique pour ne plus dépendre d’une seule activité qui tend à disparaitre.
Il ne faut pas oublier que le pétrole fournit évidemment nos voitures en carburant mais soutient aussi d'autres secteurs d'activité comme la production d'électricité.
La fin de l’Or Noir impose donc de revoir les modèles économiques et sociaux de tous les pays.
En attendant, pensez à la maintenance de vos équipements pétroliers grâce aux enzymes.
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