Le BTP mise sur le recyclage du plastique

Le plastique véritable fléau dans le monde est source de réflexion à travers le monde, et le secteur du BTP n’est pas épargné.

Parmi l’un des secteurs en pleine mutation avec les constructions durables, matériaux biosourcés… le BTP voit une nouvelle opportunité de croissance avec l’utilisation du plastique recyclé.

A noter qu’à ce jour, seul 20% des plastiques recyclés sont utilisés dans le BTP.

Aujourd’hui nous allons revenir ensemble sur les freins mais également les enjeux d’utiliser des matériaux plastiques issus du recyclage en BTP.

 

20% des plastiques recyclés le sont en BTP

 

Bien que n’étant que de 20%, le BTP est le second secteur utilisateur de plastique recyclé après le secteur des emballages.

L’utilisation du plastique concerne en réalité les plastiques puisqu’il existe différentes sortes de plastiques :

  • Le PVC pour les tunnels, revêtement de piscines… et qui représente 50% des plastiques recyclés en BTP
  • Le PET utilisé comme isolant
  • Le PEHD généralement utilisé pour les tuyaux, conduits…
  • Le PP
  • Etc

 

Bien que le BTP utilise 20% des plastiques recyclés en France d’après l’ADEME, la moyenne européenne reste de 26% et de nombreux efforts sont encore nécessaires pour tendre vers ce 26%.

 

D’une manière générale, seulement 6% de la demande de plastique concerne les plastiques recyclés en France. Et pour atteindre 50% de recyclage des plastiques d'ici 2030, il faudrait multiplier par 4 la capacité de recyclage.

 

 

Mais pourquoi le recyclage des plastiques est-il si important ?

 

Le recyclage est un enjeu mondial écologique et de lutte contre le réchauffement climatique.

 

En effet, il faut savoir que la pollution sous-marine est astronomique et que l’on parle d’un 7ème continent lié à l’accumulation de déchets dans les océans et mers. D’après TV5Monde 1 800 milliards de déchets plastiques pollueraient les océans, représentant 3,5 millions de km2 soit 1/3 de l'Europe et 6 fois la France. Pire encore ces déchets ne seraient pas microscopiques puisque les trois-quarts de ces déchets dépasseraient les 5 cm. 80% de ces déchets proviendraient de la terre via les fleuves et 267 espèces marines seraient affectées. C’est dire l’importance de limiter les déchets plastiques et de trouver des filières de recyclage et de valorisation des plastiques.

 

De plus, recycler les plastiques diminue considérablement l’impact carbone.

Pourquoi ? Car les plastiques recyclés comme le PET en granulés génèrent trois fois moins d’émissions de CO2 et mieux encore, le PVC généreraient jusqu’à 17 fois moins d’émissions de CO2.

 

La valorisation et le recyclage sont donc des enjeux pour tous mais également en matière de construction en BTP.

 

 

La commission Européenne s’attaque aux déchets plastiques

 

Dans le cadre des lois Européennes sur la transition écologique vers une économie circulaire, l’Union Européen s’attaque aux déchets plastiques et prévoit :

  • Un recyclage de tous les emballages plastique d’ici 2030
  • Une consommation réduite des plastiques à usage unique
  • Une utilisation limitée des micro-plastiques

 

En parallèle en France, le gouvernement français prévoit une valorisation des emballages plastiques à 100% pour 2025.

 

Pour atteindre cet objectif, 55 entreprises et fédérations se sont engagées à intégrer dans leurs produits 275 000 tonnes de résines recyclés d’ici 2025.

Le BTP s’est engagé lui à augmenter l’utilisation de matières plastiques recyclées et rien que pour 2018 c'était de 75 000 tonnes en plus.

Le secteur du bâtiment s’est engagé à incorporer 75 000 tonnes de plus qu’en 2017.

 

Cependant bien que les différents gouvernent prônent une meilleure valorisation et un recyclage des déchets, en pratique cela est bien plus complexe. Le recyclage du plastique n’est pas sans difficulté.

 

 

Les difficultés de recycler les plastiques en France

 

Du chantier au centre de tri

 

L’une des premières difficultés concerne le tri. En effet, pour que la valorisation fonctionnent correctement et soit efficace, il faut forcement un tri en amont. La réalité est toute autre puisque malgré la hausse de la TGAP (Taxe Générale sur les Activités Polluantes), la mise en décharge du plastique reste la pratique la plus courante.

 

Dans le BTP, par exemple, le tri est une vraie problématique pour les artisans effectuant des opérations courtes sur différents sites et n’ayant pas de bennes fixes. Bien souvent les déchets partent en déchetteries sauvages.

 

Il faut déjà commencer par repenser la collecte des déchets pour les artisans pour être en mesure d’assurer un tri et une valorisation des déchets.

 

 

Réemploi des plastiques

 

Le réemploi des plastiques pose également un problème et est souvent une question de contacts et de coordination.

Dès lors que les plastiques sont récupérés, il est possible de passer par une première solution de valorisation via le réemploi immédiat.

C’est ce que l’on appelle les 3R en économie circulaire : reduce, reuse, recycle.

 

Quand on dit que le réemploi est une question de contact et de coordination c’est qu'il repose principalement sur une personne, un acteur clé des chantiers à savoir : Le Maître d’Ouvrage.

C’est un véritable Chef d’Orchestre capable à la fois de gérer en matière d’exigences la gestion des déchets et d’un point de vue juridique, il est responsable de la gestion, valorisation et de l’élimination des déchets.

 

La seconde difficulté est d’ordre logistique puisqu’afin d’éviter un stockage long et coûteux des matériaux, il faut coordonner les plannings de démolition/construction de chaque chantier et optimiser le système de transports.

 

Les entreprises de transport de déchets ont un vrai rôle à jouer ici.

 

Une traçabilité loin d’être gratuite

 

Outre la collecte et le réemploi qui sont difficiles, la traçabilité représente un autre problème : en plus d’être obligatoire, elle a un coût trop élevé.

 

L’exigence de traçabilité des matériaux réutilisés impose l’identification des marques et matériaux utilisés pour être conforme au CCTP (Cahier des Clauses Techniques Particulières).

 

Sauf qu’en pratique cela est un peu plus complexe, soit les DOE des matériaux sont disponibles et dans ce cas là ils peuvent être facilement réemployés.

 

Soit et c’est la majorité des cas, les DOE sont inconnus. Et donc des tests comme charge, réaction au feu… ; entrainant des dépenses supplémentaires ; sont nécessaires pour assurer le respect des normes.

En plus des coûts liés aux tests et pour aller plus loin, si les matériaux réemployés proviennent de plusieurs gisements de ressources, des tests doivent être menés sur un échantillon de chaque site. C’est dire l’investissement financier nécessaire pour respecter les normes – malheureusement cet investissement souvent trop important devient dissuasif.

 

De plus réemployer des matériaux dont l’origine serait inconnue pose un problème d’assurance pour le maître d’ouvrage garant de la garantie décennale.

 

 

Quelques exemples de réemploi réussi

 

#La Futuro House

Une maison en plastique à cheval entre le vaisseau spatial et la maison des Hobbit constituée d’une armature en polyester renforcée par différentes fibres qu’il suffit ensuite de recouvrir de terre végétale pour en faire un vrai terrier. Non toxique, cette structure est aussi résistante à l’eau et au feu.

Le fabricant propose même différentes teintes de façade (couleur pierre ou sable par exemple) pour qu’elles se fondent encore mieux dans le paysage. Par ailleurs, la double couche constituée à la fois du polymère et de terre en fait un excellent isolant.

 

#Le Média Tic de Barcelone

Les coussins composés de films d’ETFE qui ornent avec élégance le Media Tic à Barcelone n’ont pas qu’un rôle décoratif. Sous l’effet de la chaleur, ils se gonflent et bloquent ainsi les rayons lumineux. De quoi garantir un peu plus de fraîcheur aux occupants…

 

#Le LiTraCon

Conçu par un architecte hongrois, le LiTraCon est un béton dans lequel ont été insérées des fibres optiques pour des effets de lumière impressionnants.

 

#Les Panneaux SunPartner

Les panneaux solaires Wysips de Sunpartner sont efficaces même en position verticale. Leur grande originalité est de pouvoir être teintés pour mieux s’intégrer aux bâtiments. Une première !

 

 

Vous l’aurez compris, la transformation des déchets plastiques n’est pas forcément évidente entre lourdeur réglementaire, coûts, réticence… et pourtant elle permet d’offrir des caractéristiques intéressantes comme nous avons pu le voir dans les 4 exemples précités de construction à base de polymères.

 

 

Chez Enzynov, nous accompagnons les professionnels dans la décontamination des emballages souillés en plastiques, d’ailleurs si vous souhaitez en savoir plus, nous vous invitons à découvrir HDX-PRO .

 

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